Je viens tout juste de récupérer mon mac. Mon gentil mari me l’a formaté pour qu’il ne rame plus.. Il mettait pas loin de 10 minutes à se lancer au démarrage. Enfin bref..
Cela fait plusieurs semaines que cela me démange de venir écrire un p’tit billet ici. Le soucis qui me taraude, c’est que je ne sais pas par quel bout commencer mon récit.. J’ai tellement à raconter que je pourrai en écrire un livre. (D’ailleurs mes amies me disent que je devrais écrire un livre sur ma vie lol, tellement elle est « particulière »).
Je vais essayé de faire court pour pas vous perdre trop vite à la lecture de l’article..
Alors, déjà, commençons par le plus simple.. Si vous ne me suivez pas sur les réseaux sociaux, vous ne devez pas savoir que je suis rentrée définitivement en France depuis le début du mois de Février.
Plusieurs facteurs ont fait qu’il était temps pour nous de s’arrêter là dans cette folle aventure à Philadelphie :
D’abord, depuis plusieurs mois, nous nous demandions comment nous allions nous en sortir financièrement là bas. Notre niveau de vie n’égalait pas ce que nous aurions pu avoir en France. Situation économique et régime du pays oblige, la vie aux USA a un prix. Au delà de ça, j’avais beaucoup de mal à m’épanouir personnellement, et ça je ne m’en suis jamais caché. J’ai adoré la vie américaine, la culture, les découvertes etc.. mais je me sentais très seule, mon mari était trop souvent au boulot, et quand il était à la maison, il ramenait son boulot avec lui.. Pas le top quoi! Nous avons à plusieurs reprises, eu peut pour notre vie de couple et donc notre vie de famille. Nous n’arrivions pas à trouver un juste milieu qui nous aurait convenu à tout les trois.
La famille et les amis me manquait beaucoup trop.
Ma vie de maman était pleine, ça c’est incontestable, et je ne regrette absolument rien, et je remercie mon mari de tout mon coeur de m’avoir permis d’élever ma fille durant tout ce temps. C’est un cadeau qui n’est pas offert à toutes les mamans, je mesure la chance que j’ai eu et je lui en serai éternellement reconnaissante!
〈Par contre, je soutien formellement, qu’être maman au foyer c’est un métier, qu’il faut faire beaucoup de travail sur soi, parce que malgré le bonheur et la fierté que cela peut vous procurer, une mère au foyer se sacrifie beaucoup, qu’on ne me sorte pas que j’étais tranquille à la maison à faire la touriste parce que c’est pas la réalité mes cocos… voilà, c’était mon petit coup de gueule !!!〉
A cette époque, nous étions donc le cul entre deux chaises, l’envie de rentrer en France pour nous offrir un équilibre familial, social et professionnel à tout les deux. OU, rester à Philadelphie, galérer encore plusieurs années pour peut être s’offrir notre « rêve américain » mais cela voulais dire pour moi… de déprimer encore plusieurs années.. (parce que oui, j’en ai fais une grosse dépression de vivre dans cette situation, les seuls moments où j’étais heureuse étaient les moments en famille, pendant les vacances de mon mari, les weekends et les moments entre amis venus en visite depuis l’Europe )
J’avais en quelque sorte la lourde responsabilité de dire « on continue ou on arrête tout ». Bien sure nous étions à deux à décider mais mon mari se plaisait bien là bas, pour lui rentrer en France ou rester aux USA c’était plus ou moins pareil du moment qu’on restait une famille. On attendait aussi de voir comment il allait pouvoir négocier son nouveau contrat de travail etc.. DONC, les mois ont passé.. et je n’arrivais pas à me décider… On vivait dans l’incertitude la plus totale, et l’ambiance devenait de plus en plus difficile à supporter. Je suis certaine que plein d’expatriés qui sont en train de me lire là se reconnaissent dans la plupart de mes mots. Courage si c’est le cas.. sachez qu’au bout d’un moment, les choses deviennent plus claires.
Puis finalement, ce qui a fait tout basculer pour un retour en France…, (et je vous dis pas quel retour!!!… lol) c’est qu’après près de 8 mois d’essai pour bébé 2, je suis finalement tombée enceinte. Je n’y croyais plus, après avoir vécu échec sur échec.. enfin! Un deuxième bébé au programme! Début Décembre le test de grossesse était positif!! Que du bonheur pour nous! (En plus de ça, j’ai pu réaliser un petit rêve un peu cliché.. qui était de l’annoncer à nos proches à Noël … magical!) Tout le monde était content. Sauf que cette grossesse démarrait « mal » parce que j’en étais très malade.. des nausées insuportables, des malaises sans cesse.. vraiment un début de grossesse difficile, j’ai perdu du sang à plusieurs reprises.. donc l’idée que je fasse à nouveau une fausse couche me hantais. J’avais beaucoup de mal a me projeter pour la suite..
A la mi-janvier, le 13 Janvier exactement, suite à de nouvelles pertes de sang, on s’est rendu aux urgences pour une consultation de contrôle. Cette soirée restera gravée à vie dans mon coeur. Mon dieu.. si on s’attendait à une telle nouvelle..
J’ai été prise en charge très rapidement, même si le temps m’a paru super long sur le moment… Une radiologue m’a donc fait une échographie, j’étais à 6 semaines de grossesse à peu près. J’étais allongée sur le lit, je l’observais fixer l’écran, quant son front s’est plissé.. là pour moi, c’était très clair. J’ai regardé le plafond, et dans ma tête, je m’étais déjà préparer à son annonce, pour moi, elle allait me le dire, il n’y avait pas d’autres alternatives possibles, elle allait nous annoncer que nous venions de perdre notre bébé, que j’étais en train de faire à nouveau, une fausse couche.
SAUF que NON! Elle s’est redressée et a dit à haute voix, en s’adressant à moi qui était loin dans mes pensées.. « DO YOU HAVE A TWIN? »- entendez « AVEZ-VOUS UN JUMEAU? »
ALORS LA !!!!!! J’ai cessé de regarder mon plafond pourri, j’ai relevé ma tête et l’ai regardé en lui disant avec une intonation des plus spontanée « WHAAAAAAT??? »(QUOI?)
J’ai regardé mon mari, qui lui aussi été très étonné de sa question, je lui ai dis, et je m’en souviens comme si ça se passait encore à l’instant : « Qu’est ce qu’elle raconte celle là?! »
Nous lui disons donc que Non, ni mon mari, ni moi même n’ont de jumeaux.
Voyant notre « détresse » mdr, elle nous dit qu’elle est nulle en échographie, qu’elle souhaiterait faire appel à une collègue à elle.. OKKKK.. chelou.. mais OK. faites dont!
Quelques minutes plus tard, elle est revenue avec sa collègue, qui au premier coup d’oeil sur l’écran lui dit : « Bah si, y’a deux coeur qui battent et deux embryons, tu les vois bien quand même là.. »
Elle nous félicite donc, en nous annonçant que nous allions être parents de jumeaux.
« CONGRATULATIONS, You’re having TWINS »
Là… euh.. moi entre rires et pleurs je savais plus quoi faire lol
On a pas arrêté de se regarder et de se dire « PUTAIN!!!!!! DES JUMEAUX!!!!!!!! »
Les petites pertes de sang que j’avais depuis le début de grossesse c’était en fait mon utérus qui saignait parce qu’il y avait deux bébés d’implanter… Les bébés se portaient très bien. C’est un peu plus tard que nous avons appris qu’il s’agissait de vrais jumeaux. Identical Twins en anglais. Deux copies conformes quoi!
Je vous avoue que j’ai mis plusieurs semaines, ça se compte même en mois à me remettre de cette annonce. Ça a chamboulé tout nos plans. J’étais (et je suis encore aujourd’hui, mais un peu moins..) anxieuse. Mon corps allait être déchirer par cette grossesse. J’avais pas prévu ça pour moi. Je n’y avais même jamais songé! Tout les risques qui mette une grossesse gémellaire en péril sont impressionnants, ce qui m’a empêcher de me projeter. J’étais vraiment très réserver sur le sujet, j’en parlais peu. J’étais crue dans mes mots, absolument pas prête à en avoir deux d’un coup!
Alors voilà… la question de rester vivre aux USA ne se posait plus! Impossible d’élever 3 enfants dans notre situation, encore moins de rester seule à la maison avec mes 3 enfants, j’allais finir à l’asile.. lol 3 enfants en crèche, cela voulait dire, donner tout le salaire de mon mari à la crèche. Techniquement impossible donc.
Cette nouvelle, nous a fait franchir une étape de plus dans notre vie, il était temps pour nous de rentrer en France.
Trois semaines après la mi-janvier, je suis rentrée en France avec notre fille. Je devais rentrer a temps pour pouvoir déclarer ma grossesse avant la fin du premier trimestre aux différents organismes de santé. (avant la 14ème semaine) et n’étant plus couverte par la sécurité sociale en France, il fallait vraiment que je rentre au plus vite pour commencer les démarches administratives (cela fera l’objet d’un autre article… car à ce jour je n’en bénéficie toujours pas.. c’est la mer noire quoi –‘ )
Vous vous demandez sans doute, pourquoi avoir voulu un deuxième enfant alors qu’on était en galère? Donc au delà du désir profond d’avoir un deuxième bébé..et du désir que nos enfants soient rapprochés … Voici ce qui c’est passé : après la fausse couche que j’ai faites en Mars 2017, grossesse non planifiée, je n’avais qu’une obsession c’était de tomber à nouveau enceinte, en quelque sorte pour me guérir de la perte de ce bébé qui nous avait surpris! Voyant au fil des mois que nos essais n’étaient pas concluants.. ça me paniquait encore plus. J’ai donc consulté ma gynéco qui m’a fait passé une batterie d’examens pour savoir d’où pouvait venir le problème. Résultats : ma thyroïde était détraquée! La thyroïde étant un organe qui régule les hormones du corps… cela expliquait beaucoup de chose dont entre autre, mon incapacité à procréer! Les médecins m’ont donc préconisé de continuer nos essais sans se mettre la pression car le challenge de tomber enceinte avec une hyperthyroïdie est difficile à atteindre. Ils m’ont clairement fait comprendre que je mettrai du temps, des mois voire des années avant qu’un œuf ne s’accroche.. Dure à encaisser pour quelqu’un qui désirait tant ce bébé. Puis au départ, nous devions resté aux usa. C’est après plusieurs mois d’essais, vers la fin de l’été que j’ai commencé à douter. Comme on devait rester vivre la bas, que de toute façon nous n’avions pas les moyens de mettre nora en crèche qu’il nous fallait attendre qu’elle aille à l’école, on s’est dit, quitte à ce que je reste à la maison, autant avoir le deuxième maintenant, pour ne pas avoir à rester 10 ans femme au foyer! (L’école en Pennsylvanie commence à 4 ou 5 ans…) Voilà, ce qui était évident pour nous ne l’était et ne l’est peut-être toujours pas pour vous.. mais se sont nos choix de vie.
Peut être repartirons-nous plus tard en expatriation, aux USA ou ailleurs, nous ne sommes à l’abri de rien, l’avenir nous le dira.
Pour l’instant à part nos péripéties avec les administrations françaises, nous ne regrettons pas d’être rentrés, même si objectivement, je ne peux pas encore jugé si c’était la bonne décision. Je suis assignée à résidence parce que j’ai subi de graves complications il y a deux mois, heureusement, aujourd’hui et jusqu’à l’accouchement je l’espère, tout va mieux.
Suite au prochain épisode!